Bernes

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Quelques informations historiques sur le village de Bernes – Fléchin

Il y a 125 ans

(JP Prévot)

Dans une monographie rédigée par l’instituteur Mr Brieux en 1898 (consultable aux Archives Départementales de la Somme), on peut extraire quelques informations sur le contexte historique du village de Bernes-Fléchin. Ainsi, l’activité est essentiellement tournée vers l’agriculture. La superficie du village est évaluée à 761 ha (c’est toujours la même aujourd’hui) et la population est de 598 habitants à cette époque (alors que le maximum d’habitants est atteint en 1876 avec 735 hab. – de nos jours, nous étions 356 hab. au recensement de 2021). La guerre de 1870 et surtout celle de 1914-1918 sont passées par là, en modifiant profondément la population et le village qui fut largement dévasté lors du repli allemand en mars 1917. En 2018, sur 132 résidences principales inventoriées à Bernes, 10 seulement datent d’avant 1919.

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Photo 1 : Bernes - Maison détruite en 1914-18 - photo prise par un soldat allemand appartenant à la 56ème division d’infanterie.

En 1898, l’instituteur avait relevé : « 119 électeurs (tout le monde ne votait pas à l’époque, seuls les hommes d’au moins 21 ans, citoyens français et payant un impôt d’au moins 3 Francs avaient le droit de vote ; les militaires ne votaient pas non plus) et 70 écoliers garçons et filles répartis dans 2 écoles ; 2 boulangers – 6 épiciers – 1 boucher-charcutier – 2 charrons – 3 menuisiers – 3 maréchaux – 1 bureau de tabac et 9 débits de boissons ! Quelques ouvriers sont encore occupés à tisser la toile et le rideau ».


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Photos 2 et 3 : Vues de l’école de garçons (on distingue l’ancienne église au milieu du cimetière en l’arrière-plan) et l’école de filles à droite.

Sur les 761 ha de la commune, en 1898, l’instituteur indique : 710 ha de terres labourables (très peu de prairies), 4 ha 23 de vergers, 18 ha 45 de jardins de particuliers (les habitants cultivaient souvent des lopins de terre pour leur subsistance), 8 ha 77 de bois (les bosquets sont rares). Les principales cultures sont le froment (c’est-à-dire le blé destiné à la panification) : 225 ha ; le seigle : 20 ha ; l’orge : 10 ha ; l’avoine : 70 ha (c’était une part importante de l’alimentation destinée aux chevaux – ainsi 10 % de la surface était consacrée à la production d’énergie pour la traction animale !) ; pomme de terre : 20 ha ; prairies artificielles : 125 ha ; et la betterave à sucre : 170 ha.

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Photos 4 et 5 : Chantiers de récolte à la javeleuse avant l’avènement des moissonneuses-batteuses – photos collection Anne Droy

« On fait très peu d’élevage à Bernes. Le bétail consiste surtout en bêtes de travail : chevaux, bœufs ; quelques vaches laitières ; très peu de porcs. En revanche, on y trouve beaucoup de volaille de basse-cour : poules, canards, oies, dindons ». Le village compte 3 ruchers de peu d’importance.

En 1898, le village compte une sucrerie de moyenne importance. Elle était localisée à gauche de la route de Marquaix, avant d’arriver au chemin qui conduit maintenant à la station de pompage, en face de la carrière qui sert actuellement de dépôt pour les gravats et les végétaux de la commune.

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Photo 6 : la sucrerie Busignies telle qu’elle se présentait fin XIXème siècle

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Photos 7 et 8 : Localisation de la sucrerie sur la carte d’Etat Major de 1901 et ruines de la sucrerie.

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Photos 9 et 10 : Les ruines de la sucrerie Busignies à Bernes le 10 avril 1920. On peut distinguer les deux cuves métalliques qui sont restées en place et toujours visibles dans le bosquet actuel (photo JPP janvier 2014).

 

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Photos 11 et 12 : Bernes – rue de Fléchin, l’école provisoire et baraquements provisoires de l’entreprise Cerato en attendant la reconstruction.

Parmi ces maisons provisoires, il en reste une toujours occupée au numéro 16 de la Grande rue.

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Concernant la chasse, le même instituteur mentionne que « la commune de Bernes est peu giboyeuse. La perdrix est encore assez commune, mais depuis ces dernières années le lièvre et le lapin deviennent très rares ».

La recherche de documents, nous a permis de trouver d’anciennes photos relatant un concours de chiens sur la commune de Bernes en 1898. Il s’agit du Field-trial du Vermandois organisé par le Pointer Club, près de St-Quentin (https://histoiredulab.forumactif.org/t238-m-lamaignere-membre-du-premier-comite-du-retriever-club). Il s’agit de concours se déroulant dans des conditions assez proches de la chasse, sur du petit gibier dont une majorité de gibier à plumes. La finalité des Field-trials est, comme les expositions canines, de sélectionner les meilleurs représentants des races destinées à la chasse.

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Retranscription de l'article : Field Trials du Vermandois

  Le premier octobre dernier ont eu lieu les épreuves nationales de chiens d'arrêt organisées par le Pointer-Club français.

  Le terrain choisi se trouvait aux confins des départements de l'Aisne et de la Somme, sur les territoires de Bernes, Hervilly-Montigny, Soyécourt et Vendelles ; Là s’étend une plaine légèrement ondulée, en partie couverte d'immenses champs de betteraves, en partie de grands chaumes complètement ras.

  Un assez grand nombre de sportsmen avait répondu à l'appel du docteur Luc Arbel, le sympathique président du club, et se trouvait au rendez-vous pour voir le travail dès quinze chiens engagés, dont onze pointers et 4 setters.

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