À partir du 1er février 1917 le régiment est en positon à
PÉRONNE et il y reste jusqu’au 20 ou 21 février avant d´être transporté vers
Wassigny.
L’historique du régiment indique, avec fierté :
On a réalisé un grand nombre de « travaux » importants. On a
réussi à transformer le terrain déchiqueté par les obus en positions très
fortes et imprenables.
Et puis :
« Situation générale : Les positions particulièrement
exposées vers l’ennemi entre Arras et le Chemin des Dames ont été reconduites
sur la ligne Siegfried*, qui fut construite durant l´hiver. Ainsi, on a réussi
à empêcher une nouvelle offensive franco-britannique dans cette région. »
L’historique décrit ensuite « ce qu´on fit de grandiose dans
la position Siegfried ».
Le 17-18 mars, l´ennemi (les alliés) arrive à PÉRONNE. Puis
il est indiqué, en date du 21 mars, pour ce qui concerne le groupe d’armées
Kronprinz Rupprecht : le retrait sur la ligne Siegfried est achevé. Nous avons
occupé des positions fortes et préparées de longue date. Il faudra beaucoup de
temps et d´effort à l’ennemi (les alliés) pour pouvoir nous attaquer
sérieusement sur ce front nouveau.
On a fait échouer le planning allié d´offensives majeures.
Das 7. Badische
Infanterie-Regiment Nr. 142 im Weltkrieg 1914/18par Walther Schmidt,
Oberstleutnant a.D., Freiburg 1927. Recherches effectuées par Gerd KRUMEICH.
*La Ligne Siegfried est le nom donné par les Allemands à leur nouvelle ligne défensive construite durant l’hiver 1916-1917 - notamment entre Cambrai et Saint-Quentin - sur laquelle ils se replient en mars 1917. Cette nouvelle ligne défensive des Allemands est appelée par les Alliés : Ligne Hindenburg, du nom du chef du Grand-État-Major des armées allemandes.
Péronne, telle que trouvée par les Britanniques lors de leur
entrée dans la ville le 18 mars 1917, suite aux bombardements alliés (Bataille
de la Somme) et aux destructions systématiques par les troupes allemandes avant
leur repli sur la ligne Siegfried / Hindenburg.
FEVRIER 1917 - LES DESTRUCTIONS aux alentours d’ETREILLERS
Informations extraites de l’historique du régiment allemand
cité en bas de page :
C´est un bataillon du Génie, qui est à part entière engagé
dans les destructions de l’Opération Alberich.
Son historique constate, pour commencer, qu’il a fallu se retirer
sur la ligne Siegfried pour résister à l’offensive planifiée par les alliés.
Il indique également que les Allemands savaient que ces
destructions systématiques, nécessaires pour résister, seraient l’objet de la
propagande ennemie…(les Alliés considérant que les Allemands battaient en
retraite, par faiblesse, devant leur pression constante).
Les lieux des 1ères destructions effectuées par ce régiment
furent ETREILLERS, ROUPY et DOUCHY. En premier lieu, il a fallu abattre les
cheminées des usines ainsi que les arbres sur les chaussées, dans la partie sud
de la forêt d’HOLNON et dans le parc du Château de Pommery au sud d’Etreillers.
Le régiment commença ces « travaux » le 9 février.
Le 10 février, la destruction des cheminées d´Etreillers et
de Douchy fut terminée.
Le 12, on fit exploser les caves souterraines de BEAUVOIS.
C´est ce même jour qu´on reçut l´ordre
de tout raser, pour faire perdre à l’ennemi tout moyen d´observation, de
progression et de couverture.
Le 13 février on fit exploser les caves des châteaux de
DOUCHY et POMMERY déjà détruits.
Le 14 février les villages de FLUQUIERES, ATTILLY, VAUX,
BEAUVOIS, HAPPENCOURT, BRAY-SAINT-CHRISTOPHE, GERMAINE et FORESTE furent
attribués à la compagnie…On s´est mis à transformer systématiquement tout le
pays en désert.
Le 27 février, la compagnie reçut l´ordre de préparer les
routes et les ponts pour être dynamités.
Et le 16 mars on commença le repli sur la ligne Siegfried.
Pour terminer, on fit sauter les ponts et les routes près de
SERAUCOURT et CASTRES ainsi que les
fontaines près de FONTAINES-LES-CLERCS.
La population a été transportée, en majeure partie vers
l’Est.
Dans une moindre mesure, une partie des habitants a été
laissée à NOYON, HAM et NESLE, équipée de vivres pour quelques jours.
Pour terminer, l’historique du régiment apporte la
conclusion suivante :
« La compagnie du
génie s’est vouée à cette tâche qui lui incombait avec un plaisir particulier.
Ce fut une vie de bonne aventure après la période énervante de la guerre de
positions. Personne n´a regretté la destruction. Lors de ce travail tous les
soldats comprirent ce que cela signifierait d´avoir l’ennemi dans son propre
pays. Et la conscience de n’être pour rien dans cette guerre imposée nous
facilita beaucoup ce travail ».
Source : Das Posensche Pionier-Bataillon Nr 29 , par Hans Tröbst und Artur Leipold, Berlin, Verlag Tradition Wilhelm Kolk, 1932. Recherches effectuées par Gerd KRUMEICH.