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la Bataille de «Vermand-Beauvois » le 18 janvier 1871
« La mémoire de Vermand » (Tome II) de Jacques COQUELLE.
L’auteur nous a autorisé à mettre sur notre site internet arhlpoeuilly.org des extraits de son livre portant sur la Bataille du 18 Janvier 1871.

« Combats de Tertry et de Pœuilly » d’après la dénomination allemande à la veille de la Bataille de Saint-Quentin le 19 Janvier 1871

Le général Faidherbe ayant été nommé à la tête de l’Armée du Nord vers la fin de l’année 1870, peu après la constitution de celle-ci dans le secteur de Lille, il entreprit des mouvements de troupes visant à atteindre le sud de Saint-Quentin pour affronter les lignes prussiennes qui, déjà au niveau de Chauny, contribuaient à tenir Paris assiégé. Un autre objectif, complémentaire, était d’attirer en Picardie un maximum de bataillons de l’Armée prussienne afin, là aussi, d’affaiblir le siège de Paris et de permettre aux Parisiens « une sortie » contre les Prussiens en vue de libérer la Capitale.

Ainsi, Faidherbe, avec l’Armée du Nord, « descend » vers Bapaume où il affronte l’armée prussienne et la repousse. Il poursuit ensuite son chemin en direction de Saint-Quentin. Se dirigeant plus vers l’Est du Département de la Somme, il contourne Péronne qui, assiégée en décembre 1870 a capitulé dans les premiers jours de janvier 1871. (Dans ces moments-là, les Prussiens avaient installé à Cartigny le Quartier Général de leurs régiments présents autour de Péronne).

Ainsi, l’Armée du Nord arrive dans notre secteur par Epehy, Tincourt-Boucle, Roisel et le 17 Janvier les villages du plateau Vermandois (Vraignes, Hancourt, Bernes, Pœuilly) seront « utilisés » par l’Armée du Nord pour le cantonnement de ses soldats. Et il est prévu que ces régiments se mettent en route vers Saint-Quentin le 18 au matin.

Dans le même temps, les troupes prussiennes, très mobiles, ne sont pas loin et leurs avant-gardes « espionnent » les régiments français qui, eux, peu ou mal organisés, ne sont pas vraiment sur leurs gardes.

Ainsi le 18 Janvier en fin de matinée, alors que les régiments français avancent vers Saint-Quentin par Caulaincourt et Beauvois en se dirigeant vers Etreillers et Roupy, l’armée prussienne mène une attaque par leurs arrières, en venant de Tertry. L’essentiel de la Bataille a alors lieu à Beauvois, mais aussi à Caulaincourt.

Une partie des bataillons français qui se dirigeait plus directement sur Vermand par Soyécourt, entendant la canonnade, se détourne de son chemin et se rapproche de la bataille. En milieu d’après-midi les Prussiens ont pris le contrôle de Tertry, Beauvois, Trefcon, Caulaincourt. Cependant les combats se poursuivent entre Caulaincourt et Vermand. Pour protéger les arrières des Français qui progressent vers Vermand, il est demandé au Bataillon du Capitaine Pincherelle de « s’installer » dans Pœuilly dans les maisons en bordure de village et de « se défendre jusqu’à la dernière extrêmité » de manière à retarder au maximum l’avancée des Prussiens arrivant de part et d’autre, de Tertry comme de Bernes.

Ayant « crénelé » les maisons, les français tirent sur les soldats Prussiens qui eurent de nombreuses pertes. Cependant, des renforts continuant de leur arriver, ils parvinrent à forcer l’entrée du village et il s’ensuivit un combat meurtrier à la baïonnette, mais aussi au pistolet puisque c’est ainsi d’une balle dans la tête que le capitaine Pincherelle s’est écroulé auprès de l’église après avoir lui-même tué de la même manière plusieurs soldats Prussiens.

A la Brasserie Jamard (actuelle ferme avicole) 30 soldats Prussiens périrent. Ils furent emportés hors du village, comme cela se pratiquait beaucoup dans l’Armée Prussienne.

Quand le soir vint et que les combats cessèrent, les Prussiens restés sur place prirent leur revanche en pillant et en incendiant le village. Ils partirent le lendemain matin en direction de Saint-Quentin.

D’autres régiments prussiens avaient « cantonnés » durant la nuit dans les villages voisins (Vraignes, Hancourt, Bernes) et on sait qu’à Hancourt les Prussiens étaient au nombre de 4000 jusqu’au 19 au matin.

 

Le 19 eut bien lieu la Bataille de Saint-Quentin et les Français connurent une nouvelle et définitive défaite.

L’Armée du Nord s’est alors repliée vers ses « places fortes » du Nord de la France.

 

Sur le terroir de Pœuilly, le nombres de morts pour la journée du 18 Janvier est évalué de manière certaine à 82 morts…mais sans doute y en eut-il encore davantage !

Ce sont les Prussiens qui ont choisi le lieu de sépulture pour les soldats (Français et Prussiens) relevés sur place. Sur la parcelle comprenant le Monument de 1871, 7 Français et 30 Prussiens sont inhumés. Reste le Monument en hommage des soldats Français. Les deux tombes collectives allemandes ne sont plus visibles, mais elles sont cependant toujours présentes sur place.

 

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Sources :

. « L’invasion en Picardie. Récits et documents concernant les communes de l’arrondissement de Péronne »de Gustave RAMON (1871-1873). Consultable sur Gallica, il a été réimprimé par l’édition « Hachette Livre – BnF ».

 

. « La mémoire de Vermand » (Tome II) de Jacques COQUELLE. L’auteur nous a autorisé à mettre sur notre site internet arhlpoeuilly.org des extraits de son livre portant sur la Bataille du 18 Janvier 1871.

 

. « Campagne de l’Armée du Nord en 1870-1871 » du Général Faidherbe. Ce livre est également très intéressant pour comprendre les objectifs, la stratégie et le fonctionnement de l’Armée du Nord. Consultable sur Gallica.

 

 

 

Pierre Leroy.

Le 31 août 2020

Président de l’Association pour la Recherche

sur l’Histoire Locale . Poeuilly 80240