A la recherche du Passé de Pœuilly et de ses environs : des
passionnés ont remonté l'Histoire...
![]() | L'été de Julien Dupré (1851 - 1910) Scène de la vie paysanne telle que l’auteur (Julien Dupré) la côtoie en Picardie autour de Nauroy et Saint-Quentin. Il faut beaucoup de monde pour la moisson, hommes et femmes sont réquisitionnés. Si les hommes manient la faux, les femmes utilisent la faucille. Sur le fond jaune et doré de la plaine, la ligne des travailleurs forme une diagonale pleine de couleurs et de vie. |
En rentrant des champs de Julien Dupré Depuis 1789, plus nombreux sont les paysans propriétaires de la terre qu'ils cultivent mais cela n'a pas amélioré leurs conditions de vie... Toute la famille travaille, le père aux champs, il fait les labours, les cultures, la femme s'occupe du poulailler, des bêtes et les enfants aident leurs parents dans les travaux des champs et les tâches domestiques. A cette époque, tout se fait encore à la main, peu de choses ont changé depuis le moyen-âge. Les outils sont rudimentaires, (beaucoup de champs sont encore labourés à la bêche et à la houe , la moisson se fait à la faux (la faux remplaça la faucille pour la récolte des céréales qu'à partir du XVIe siècle) et le blé est battu au fléau, toutes ces opérations sont longues et demandent beaucoup de bras. Quelques boeufs peuvent aider pour transporter les charges lourdes. Cela explique pourquoi l'agriculture emploie trois français sur quatre. Les paysans mènent une vie de labeur, frustre avec peu de distractions, rythmée par les saisons. Le pain est l'élément principal du repas avec le plus souvent une soupe de légumes. Le soir, à la veillée le travail n'était pas encore terminé, les hommes pouvaient fabriquer des paniers, des râteaux, les femmes reprisent les habits ou fabriquent du fil avec la laine des moutons ou de fibre de chanvre et de lin. C'est à partir de ces plantes qu'on fabrique le linge de maison et les vêtements des paysans. Les paysans achètent peu de chose à l'extérieur. | ![]() |
![]() | Faucheuse-javeleuse,
une des premières moissonneuse à traction animale, les javelles sont
les gerbes de blé laissées par la machine. Moissonneuse Mc Cormick | ![]() |
![]() | En 1885, un article sur « La moissonneuse Adriance » dans le « Journal d'agriculture pratique »La moissonneuse américaine Adriance Dans le numéro du 14 mai dernier, j’ai eu l’occasion de parler de la faucheuse Buckeye, vendue par MM. Adriance, Platt et Cie, 10, quai de Jemmapes, Paris. Les mêmes constructeurs fabriquent aussi une moissonneuse très estimée. Le bâti de cette machine (fig. 4) est d’une seule pièce, de sorte que les essieux sont toujours en ligne droite ; par suite, peu de frottement et d’usure des engrenages et une traction très faible. Le mécanisme des râteaux est simple, bien combiné ; le conducteur peut faire fonctionner à son gré un ou plusieurs bras comme râteaux ou comme rabatteurs au moyen d’une pédale, et, grâce aux roues dentées de 3 grandeurs différentes, que les constructeurs livrent avec la moissonneuse, il est encore possible de faire varier à volonté la course des râteaux. Ainsi on peut donner à la javelle* la grosseur désirée, soit en changeant le nombre des bras javeleurs, soit en augmentant ou diminuant la vitesse de rotation des râteaux. Pour arriver au même résultat, il a fallu, dans certaines machines, employer 5 râteaux, ce qui augmente la traction et l’usure. Ajoutons que les blés versés se coupent facilement avec la moissonneuse Adriance et Platt ; il suffit en pareil cas, et au moyen d’un levier, de faire piquer la pointe des doigts, de même qu’on peut aussi élever ou abaisser sans difficulté la barre coupeuse et le tablier. Pour ce qui est du transport de l’appareil, il va sans dire que, comme dans toutes les moissonneuses nouvelles, le tablier se relève, la machine se débraye, aucun organe essentiel n’est en mouvement, la grande roue motrice seule tourne à vide. A. LEBLOND Source : A. Leblond , «La moissonneuse Adriance», Journal d'agriculture pratique, 1885, vol. 2, p. 56. |
![]() (*) javelle : petit paquet de céréale coupée, non encore liée sous forme de gerbe. |
La paye des moissonneurs.la monumentalité du tableau, véritable hymne au travail paysanLHERMITTE Léon-Augustin (1844 - 1925) originaire de l’AisneAu XIXe siècle comme aujourd’hui, la Picardie, terre de champs ouverts, était en grande partie consacrée aux cultures céréalières. Elle s’est modernisée relativement vite : les exploitations sont assez vastes et les fermes, souvent à cour fermée (donnant sur les habitations, la grange et les bâtiments intermédiaires comme l’étable), varient de 10 sur 15 mètres à 20 sur 30 mètres. La faux élimine la faucille dès les années 1830. « La paye des moissonneurs » a précisément pour cadre ce type de ferme : le modèle en est l’exploitation dite de Ru-Chailly, près de Château-Thierry (Aisne), grande propriété affermée à la famille Jary dont le grenier débordant de foin symbolise l’aisance dans le tableau de Lhermitte. Le réalisme scrupuleux et les thèmes de cette toile expliquent son extraordinaire succès auprès du grand public et de l’État, qui l’acquiert le jour même de l’ouverture du Salon, en 1882. | ![]() |
Fin XIXème – Début XXèmeExemple de poème de R. Beaucourt évoquant le Vermandois. | ![]() |
Ches plaines picardes Nous jolies plain’s, ches plain’s picardes, Tout comm’ des dam’s ou des mamzelles Ed dins ches moumints qué l’ tourt’relle5 Eq ches bouilleux6 s’ couvert’nt ed felles7, 1 soutenant 2 Nous met en cage 3 Pinsons 4 Changent de teinte 5 Tourterelle 6 Bouleaux 7 Feuilles |
Ed rangi’s avoine pis d’ pam’s1 ed soile2, Et pis v’ là juin et ches œillettes,
1 Tiges 2 Seigle 3 Tandis que 4 Luzernes 5 Se cacher 6 Tilleul 7 Trèfle 8 Brume 9 Rayons 10 Chauffe 11 Champs 12 Garnis 13 Chariots 14 Voitures 15 Ajustant 16 Glanes, poignées d'épis glanés 17 Groupe de choses de même nature |
Plain’s èq ches herch’s il’ égratignent Plain’s terluisant’s ou clair ed lène, Plain’s où rindonn’nt9 ches phras’s picardes, 1 Jaunes 2 Se gâte 3 Regarde 4 Fatigués 5 Humidité 6 Rossignol 7 Tortille 8 A l'abris 9 Raisonnent 10 près 11 Grillon 12 Talus |