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Cartigny : ruines de l’église | Cartigny : l’église provisoire et les ruines de l’ancienne église |
L’aspect de l’ancienne église peut être découvert à partir d’une Aquarelle peinte vers 1875, d’après nature par le peintre Macqueron (Bibliothèque Municipale d’Abbeville, collection Macqueron, cote Roi.08) ; ainsi qu’une carte postale colorisée d’avant la destruction en 1917 et qui la représente sous le même angle. |
« Le chœur, par rapport à la nef centrale dévie sensiblement du côté droit. » |
La déviation de l’axe du chœur par rapport à celui de la nef : Ceci n’est pas propre à l’église de Cartigny ; ça peut s’observer dans nombre d’églises, de basiliques ou de cathédrales et il n’y a pas d’explications qui fassent consensus. Viollet-le-Duc note que cette « déviation de l’axe » se retrouve principalement dans les églises du XIème et XIIème siècle et considère qu’il s’agit sans doute d’erreurs de la part des architectes de l’époque. D’autres y voient un sens symbolique se rapportant à la mort du Christ qui, quand il rendit son dernier souffle, laissa sa tête retomber vers la droite ; le léger décalage du choeur par rapport à l’axe de la nef viendrait rappeler ainsi la mort du Christ… Donc, il y a une déviation de l’axe, mais sans qu’il y ait une explication reconnue et consensuelle. Pour Cartigny, on sait que le choeur a été reconstruit au même emplacement que celui de l’église ancienne… reprenant donc également ce même décalage… par des architectes modernes ; nous pensons, sans doute, plus à la symbolique qu’à la reproduction d’une erreur des anciens… |
À gauche, au fond : « Sancta Thérèsia » Sainte Thérèse, (béatifiée le 29 avril 1923 et canonisée le 17 mai 1925. La dévotion à Ste Thérèse est illustrée par la décoration de l’église en 1934, à l’occasion d’une mission durant laquelle la statue fut bénie). |
Chemins de croix de Louis MAZETIER : Souvent attribué à Gérard ANSART, il a en fait été dessiné par le cartonnier et maître-verrier vendéen, Louis MAZETIER qui exerçait dans le cadre de l’atelier parisien de Jean GAUDIN, décorateur. Un 1er modèle avait été présenté lors de L’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes en 1925. Un second modèle ayant été élaboré, celui-ci attira l’attention de plusieurs architectes. L’architecte Pierre ANSART, comme d’autres, en fit la commande. Pour l’église de CARTIGNY, la commande fut passée en janvier 1927. Il en passa commande aussi pour Coullemelle en 1926 et pour Marquivillers en 1929. Séduits, comme lui, par ce chemin de croix en mosaïque, plusieurs architectes en ont commandé un pour telle et telle église, au point que des évêques ou des prêtres se sont inquiétés de cette multiplication de commandes de ces chemins de croix, ne souhaitant pas que la paroisse voisine ait le même que sa propre paroisse. Aussi de légères modifications ont été proposées. Par exemple, au niveau du coloris de fond, il peut y avoir une différence : gris comme ici ou ocre par exemple comme à Allaines. . Et, petite distinction possible également : soit un « e » (comme ici à Cartigny ou à Estrées-Mons), soit un « E » (Fresnes-Mazancourt) dans la phrase sous le dessin. Mais un des signes qui authentifie ces chemins de croix comme étant de Louis MAZETIER, c’est que c’est toujours la même phrase, sous une station donnée. La dimension peut être aussi différente, c’est le cas, unique semble-t-il, à Fresnes-Mazancourt. Cette surface plus grande de l’encadrement engendre de possibles modifications supplémentaires pour remplir l’espace, comme, par exemple, un personnage en plus, comparativement aux chemins de croix de Cartigny, Estrées-Mons ou Allaines (une femme par exemple…ou un officier). À Coullemelle (près de Montdidier), la différence se fait dans la présentation des stations groupées par deux et accompagnées d’une frise décorative. Dans d’autres églises, on peut noter une différence au niveau de l’encadrement. Dans la Somme, on peut également voir ce chemin de croix à BOUCHOIR (Terre de Picardie). DOMPIERRE-BECQUINCOURT (près d’Estrées-Deniécourt). Et il y en a d’autres encore : dans l’Oise, dans l’Aisne et ailleurs. |
Voici en quelques mots l’histoire de Sainte Radegonde : Radegonde, née en 520 en Germanie, de famille royale, est ramenée dans le Royaume Franc en 531 – avec son jeune frère – comme « prise de guerre » par Clotaire 1er (fils de Clovis) qui avait envahi la Thuringe (pays « barbare »). Clotaire 1er confia Radegonde à la Villa Royale d’Athies pour que lui soit donnée une éducation digne de son sang royal. Quand Radegonde eut 17 ans, Clotaire 1er exigea qu’elle devienne son épouse…contre le gré de celle-ci qui, dans un 1er temps, s’enfuit d’Athies avant d’être rattrapée et ramenée auprès du Roi des Francs. En fait, Radegonde voulait consacrer sa vie à Dieu. Quelques années après que – par le mariage – elle soit devenue Reine des Francs, Clotaire 1er fit assassiner le frère de Radegonde, craignant que celui-ci se rebelle contre la royauté. Révoltée par cet acte indigne, Radegonde s’en va trouver l’évêque Saint-Médard à Soissons, l’implorant de la consacrer à Dieu en lui imposant les mains…ce qu’il finit par accepter. Ainsi Radegonde se trouvait séparée à tout jamais de son époux royal, mis devant le fait accompli et qui, dans la mentalité de l’époque devait accepter cette situation. Après avoir quitté la cour royale, Radegonde a très rapidement fondé un monastère à Poitiers et en devint l’Abbesse. Elle mourut le 13 août de l’année 587, à l’âge de 67 ans, après être restée près de 35 ans sans sortir de son monastère. De son histoire découle l’inscription « Epouse de Dieu et Reine des Francs ». Les églises d’Athies et de Driencourt lui sont également dédiées, de même que l’église de Poitiers où se trouve son tombeau. |